Technicien Qualité & Responsable de la Métrologie et de la Maintenance des Moyens de Contrôle - NTN Transmissions Europe
Patrick W.
Le réseau des diplômés Mesures Physiques Saint-Nazaire Licence CIM 2006
Interview du 11/09/2006 - 2061 consultations
"L'avantage est que chaque journée est en partie différente et que l'on apprend sans cesse"
Après 23 années d'expérience professionnelle et 4 métiers occupés dans le domaine des transmissions destinées aux constructeurs automobiles, Patrick entend valoriser sa licence passée par correspondance, et prendre du galon au sein de ses postes actuels.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis né le 27/10/64 à Evian Les Bains (74), je suis marié et j'ai 3 enfants (1 fille et 2 garçons), et j'habite au 1 Rue Marguerite 72700 Etival Lès Le MANS. Je suis passionné par la Généalogie, j'aime courir, ainsi que le bricolage.
Qu'as-tu fait depuis l'obtention de ta licence ?
J'ai eu énormément de travail, car nous avons enchaîné les audits, un audit client, suivi de l'audit de renouvellement TS16949 ainsi que deux autres audits clients.
Dans quelle entreprise travailles-tu aujourd'hui ?
Je travaille dans la société NTN Transmissions Europe, entreprise spécialisée dans le secteur automobile. Nous sommes 750 personnes sur le site d'Allonnes. Sinon la société est présente dans de nombreux autres sites à travers le monde. NTN est une entreprise Japonaise fondée en 1918 et créée en 1923 où elle fabrique tout d'abord des roulements puis se diversifie dans les transmissions en 1963. A Alonnes nous ne fabriquons que des transmissions pour plusieurs constructeurs automobiles : Renault, Peugeot, Nissan, Toyota, Honda, Suzuki, Opel, Fiat, Alfa Roméo, Bertone, Lotus. Le marché concerne uniquement l'Europe, car c'est le seul endroit où NTN n'était pas encore implanté.
Quel est ton métier ?
j'occupe donc 2 fonctions : Technicien Qualité et Responsable de la Métrologie et de la Maintenance des Moyens de Contrôle. J'ai pour missions au niveau maintenance, de palier au plus vite aux pannes liées aux moyens de contrôle intégrés aux machines (machines de contrôle étanchéité, machines de contrôle par vision, jauges d'autocalibrage, capteurs de force et couple ...), ainsi qu'aux moyens en bord de ligne (montages mécaniques spécifiques, machines de dureté, de magnetoscopie et machine de mesure par vision). Je dispose pour cela d'un technicien auquel je fixe des priorités (tout d'abord le curatif des moyens ci-dessus, et ensuite le préventif, avec pour la 2ème priorité un objectif quantitatif mensuel de réalisation des préventifs). Ensuite pour la Métrologie, je prépare le coût que représentent les étalonnages effectués par les laboratoires extérieurs et je le transmets à mon responsable. Je gère une base de 6300 moyens dans un logiciel qui se nomme HASTING, en l'interrogeant chaque semaine je fais en sorte de vérifier les moyens arrivant à échéance, soit en interne soit en externe. En interne nous contrôlons les pieds à coulisses, jauges de profondeur, micromètres, comparateurs, pyromètres, capteurs de force et de couple, palpeurs linéaires, bagues cannelées et filetées, balances, ce qui représente environ 2800 moyens, le reste étant sous-traité. Nous allons chercher les moyens, dans l'atelier, nous les remplaçons par des moyens équivalents. Pour les contrôle en interne, cela nous permet de les vérifier éventuellement en décalé et pour les moyens envoyés en extérieur, nous les récupérons également, nous les listons et les emballons avant de les envoyer chez nos fournisseurs. Je consulte donc au préalable plusieurs fournisseurs accrédités COFRAC ou équivalent Européen avec lesquels je travaille régulièrement. J'ai pour m'aider une personne à mi-temps. Je dois redonner chaque semaine mes objectifs d'avancement et chaque mois ceux de Métrologie et ceux de Maintenance des moyens de contrôle. Chaque semaine est différente car il faut en plus des objectifs, répondre à des demandes ponctuelles de techniciens, effectuer des dépannages urgents, des prêts de matériels ... La pression est d'autant plus forte que le manque de personnes pour m'assister est insufisant. Avec les audits à répétition des clients et de certification, j'ai du mal à remplir mes objectifs et même si mon responsable sait que je ne peux pas y arriver avec seulement 1 personne 1/2, il veut que je fasse au maximum, si bien que j'ai constamment la pression. Je fais environ 46 heures par semaine, et les 11 heures supplémentaires ne sont pas payées. Je ne suis pas non plus payé et récompensé à ma juste valeur car je fais le travail d'un responsable Métrologie, celui d'un technicien Métrologie, et d'un technicien Maintenance des moyens de contrôle, pour un poste de technicien qualité. Quand mes collègues ne sont pas là, je les remplace, mais quand je suis absent, ils ne font pas mon travail, car ils ne le connaissent pas.
Comment as-tu trouvé cet emploi ?
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Comment as-tu été recruté ?
J'ai fais une école technique privée durant 3 ans et ensuite on avait la possibilité d'être embauché chez Renault (usine d'automobile, de peinture et de tracteurs en 1983, date de mon embauche).Celle-ci s'est faite sur entretien à l'école, j'avais alors 18 ans. J'ai effectué ma carrière chez Renault de 1983 à 2001 car Renault s'est séparé de son activité transmissions et c'est NTN qui nous as repris. Le personnel a donc été transféré.
Quels sont les qualités et compétences requises pour ce métier ?
Il faut des connaissances en mécanique, électricité, électronique et dessin industriel, pour la partie maintenance des moyens de contrôle et des connaissances en métrologie, et des notions d'anglais. Pour ces deux métiers, il est nécessaire d'être rigoureux, minutieux, ordonné.
Quel jugement portes-tu sur ton métier ?
Je suis très satisfait de mon nouveau travail en temps que technicien responsable, je fais du management, je consulte, je lance les commandes d'achat, je contrôle des moyens et je fais toujours des dépannages sur les machines. Donc d'un point de vue satisfaction personnelle au niveau travail, tout va pour le mieux. L'avantage est que chaque journée est en partie différente et que l'on apprend sans cesse. Les inconvénients sont le manque de personnel et donc un surcroît de travail et des heures supplémentaires. Cela a un impact sur ma vie personnelle mais j'arrive à m'arranger pour les horaires car mon chef actuel est quand même sensible à l'aspect social. Mais l'ancienneté me fait dire que tout cela dépend toujours du supérieur hiérarchique que l'on a car ils ne sont pas tous pareils. Ce qui me plaît le plus, c'est la partie relation avec tous les services de l'entreprise et les fournisseurs ainsi que la partie organisation et amélioration du service. J'aime le contact, le dialogue, la communication ... Ce qui me plait le moins c'est quand on me demande de faire quelque chose contraire à mon éthique.
Peux-tu nous parler de ta rémunération ?
Mon salaire est différent d'un nouvel embauché car cela fait 23 ans que je travaille et j'ai quand même changé 4 fois de métier mais toujours dans l'automobile. Je ne connais pas le salaire d'un nouvel embauché mais pour ma part je touche 1900 euros sans commissions, pourcentage, actions, véhicule ou logement. L'évolution varie en fonction des diplômes, de l'ancienneté dans le poste, du responsable, de notre comportement, avec une évolution tous les 3 ans dans le meilleur des cas.
Que conseillerais-tu à quelqu'un qui souhaite occuper le même métier ?
Tout d'abord un DUT Mesures Physiques ou Métrologie Contrôle Qualité. Ensuite une licence et peut être une école d'ingénieur. Je suis sûr que l'alternance est la meilleure des solutions, il faut maintenant voir ce qui est proposé dans cette branche.
Comment envisages-tu ton avenir professionnel ?
J'ai demandé à mon responsable de prendre en compte mon récent diplôme, il m'a répondu que ce n'était pas une obligation car c'était une démarche personnelle, je lui ai alors signalé que s'il m'avait nommé à ce poste de technicien responsable, c'est que quelque part je devais faire l'affaire. Il m'avait dit que je manquais de diplôme pour évoluer mais que je pouvais avoir la fonction sans le titre avant que je n'obtienne ma licence. J'ai alors insisté en lui démontrant que je méritais un avancement, il m'a alors indiqué qu'il allait étudier la question pour l'année prochaine mais qu'il devait en parler à son responsable. Je ne changerai d'entreprise que si je suis sûr de trouver un travail équivalent avec une embauche définitive au bout et une perspective d'évolution derrière. Je regarde les annonces mais ne suis pas pressé car j'ai déjà mon emploi à 5 km de chez moi. Par contre j'aimerai bien faire des interventions en université car j'aime parler de mon métier.
Quel regard portes-tu sur la formation reçue en licence ?
Je referais ce que j'ai fait même si cela a été très long et fatiguant, en plus du travail et de mes enfants. Je pense que cette formation est bien adaptée à la suite des études et je pense même que cela peut également suffire à trouver du travail d 'ores et déjà si certains ne veulent pas continuer.
Quelles étaient ta ou tes matières préférées en licence ?
Ayant fait une VAE (Valorisation des Acquis par l'Expérience) c'est pour moi un peu différent car je n'ai pas eu d'enseignants en face de moi mais des contacts par correspondance, j'ai travaillé seul, ce qui fait aussi que c'est très dur. J'ai un faible pour la partie métrologie ainsi que pour les capteurs.J'aime bien l'anglais, j'ai même fait 5 ans de Japonais, et je compte reprendre l'année prochaine mes cours au CUEP au Mans.
Quel est ton meilleur souvenir en licence ?
D'avoir été reçu ! Ce fût pour moi la fin d'un long parcours. J'ai donc été ému et content, car à 41 ans ce n'est pas évident de se remettre en cause, mais c'est génial d'arriver au bout et de réussir.
Pour conclure cet entretien, as-tu quelque chose à ajouter ?
Je pense qu'il faut insister sur les liens entreprises-université par des visites, des stages (par les formations alternances à développer davantage) et par des interventions de professionnels en université. Il faut renforcer ses liens qui préparent à la vie active.
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